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28 mars 2008 5 28 /03 /mars /2008 10:28
Biodiesel de coprah : Tuvalu sur la voie de l’exemplarité

 

Cuisiner au lisier de porc, naviguer au biodiesel de coprah… Les Tuvaluens poursuivent leur apprentissage concret d’un mode de vie soutenable.

C’est à la production de biodiesel de coprah que les Tuvaluens seront cette fois sensibilisés et formés, grâce à l’expertise de Gilles Vaitilingom, chercheur au CIRAD et spécialiste du biodiesel.

Loin des polémiques sur l’impact désastreux des agrocarburants produits à l’échelle industrielle, l’objectif est de démontrer l’intérêt de produire et utiliser localement un carburant de substitution pour un pays isolé, asphyxié par l’envolée du prix du baril.

Le biodiesel sera testé sur le générateur d’Amatuku, petit îlot au nord de l’île capitale Funafuti. L’objectif pour Alofa Tuvalu, l’ONG franco-tuvaluenne, est, à terme, de développer la production du biodiesel sur les 9 îles de l’archipel pour permettre, entre autres, de réduire le cout du transport inter-îles, un lien vital.

Autre volet du programme, la gazéification des cosses et coques de noix de coco pour produire de l’électricité et diminuer le volume des déchets. Une première unité, conçue en fonction du matériel disponible localement, sera élaborée.

Il s’agit de la seconde étape du programme du Centre National de Formation et de Démonstration aux énergies renouvelables mis en place par Alofa Tuvalu dans le cadre de son plan décennal « Small is beautiful » (Sib). SiB a démarré en 2005 et compte parmi ses soutiens : l’Ademe, la Sopac et le Piggarep. Un des objectifs de SiB est d’aider Tuvalu à devenir, avant sa probable disparition, une nation exemplaire et un modèle reproductible.

Parallèlement, l’association poursuit ses distributions de graines biologiques offertes par la Ferme de Ste Marthe et Kokopelli, ainsi que les campagnes de sensibilisation aux économies d’énergies et aux déchets au travers de réunions communautaires et de programmes radio quotidiens.

Cette nouvelle mission est pilotée par Gilliane Le Gallic, Présidente France d’Alofa Tuvalu et conceptrice du plan décennal. Elle est assistée sur place par Susie Kofe, Présidente du bureau local et les membres du comité national, Christopher Horner, architecte environnemental et Sarah Hemstock (SH Solutions), consultante privilégiée d’Alofa Tuvalu sur la biomasse et co-auteur de l’étude globale sur les énergies publiée en mars 2006.

 

 

 

 

Publié sur le site http://www.mediaterre.org

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22 mars 2008 6 22 /03 /mars /2008 16:35

La compagnie Bruce Power vient de demander l'autoeisation de construire quatre réacteurs en Alberta (Canada) pour produire le courant nécessaire au chauffage des sables bitumineux.

La frénésie de production d'hydrocarbures qui s'est emparée du Canada depuis quelques années soutient, paradoxalement, le développement du nucléaire. Le groupe privé d'énergie nucléaire Bruce Power, qui fournit déjà un cinquième de l'électricité de l'Ontario, vient ainsi de solliciter auprès de la Commission canadienne de sécurité nucléaire (CNSC) l'autorisation de construire quatre centrales nucléaires en Alberta, province du centre ouest. Un projet d'une dizaine de milliards de dollars canadiens (7 milliards d'euros) permettant d'installer à terme une puissance de 4 400 mégawatts. Une stratégie que Bruce Power souhaite réaliser en s'appuyant sur la petite société privée Energy Alberta, dont elle vient de prendre le contrôle.

Il s'agit du premier projet nucléaire dans cette province qui connaît un boom pétrolier sans précédent grâce à l'exploitation désormais rentable de ses sables bitumineux. Mais cette extraction nécessite d'énormes quantités d'énergie pour chauffer les sables. Une opération aujourd'hui très polluante, car techniquement dépendante des centrales au gaz naturel et au charbon, grandes émettrices de CO². Le gouvernement fédéral d'Ottawa a déclaré la semaine dernière qu'il souhaitait interdire, à partir de 2011, la construction de nouvelles unités au charbon, si elles ne capturent pas leurs émissions de gaz à effet de serre afin de les stocker sous terre. Une exigence qui, selon Duncan Hawthorne, le PDG de Bruce Power, renchérit de 50% le coût de production de chaque mégawatt-heure par rapport au nucléaire.

Ouverture aux technologies.

Le PDG a par ailleurs souligné sa volonté d'ouvrir le projet à toutes les technologies actuellement disponibles, sans privilégier celle d'Atomic Energy of Canada Limited (AECL) et son nouveau ACR-1000. Le Canada compte aujourd'hui 18 réacteurs de type Candu (à base d'eau lourde), assurant 15% de l'énergie du pays, mais Bruce Power serait prêt à étudier des projets concurrents émanant d'Areva, de Westinghouse ou de General Electrics allié à Hitachi.

Malgré cette ouverture, la nette domination du nucléaire canadien par AECL ne semble pas menacée. Au contraire, le Nouveau-Brunswick, une des provinces maritimes du pays qui mise sur le développement énergétique tous azimuths, vient de terminer l'étude de faisabilité pour la construction d'un deuxième réacteur ACR-1000 à Point Lepreau.

L'actuel, en fonction depuis 20 ans, va être arrêté le 30 mars pendant 18 mois pour des opérations de maintenance et de modernisation.  "Une opération de 1,4 milliards de dollars canadiens à laquelle Areva va apporter sa contribution sur le volet de la technologie de la sécurité" a précisé le week-end dernier Jack Keir, le ministre de l'Energie du Nouveau-Brunswick. Ces travaux permettront de porter la puissance du réacteur de 640 à 780 MW.

Patricia-M COLMANT

Les Echos du 18 mars 2007

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24 janvier 2008 4 24 /01 /janvier /2008 12:54
Alors que la Commission européenne doit présenter aujourd’hui une feuille de route sur les énergies renouvelables, une note interne de la Commission, intitulée « Biocarburants dans le contexte européen », rédigée par le Centre Commun de Recherche (JRC), organisme scientifique interne de la Commission, et dévoilée par Les Amis de la Terre, remet en cause la pertinence des objectifs européens en matière de biocarburants.

En mars 2007, les dirigeants européens s’étaient engagés à passer de 2 à 10% de biocarburants dans les transports d’ici 2020, cet objectif devant être formalisé dans la directive sur les énergies renouvelables présentée aujourd’hui par la Commission européenne. Or selon un rapport interne du Centre Commun de Recherche (JRC), organisme scientifique de la Commission, dévoilé par Les Amis de la Terre, les biocarburants – ou agrocarburants - ne répondent pas aux objectifs fixés en matière de sécurité des approvisionnements énergétiques, de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) et de création d’emplois.

Concernant les émissions de GES, les effets indirects liés à la culture des produits agricoles, notamment l’utilisation d’engrais azotés, ainsi que le changement de vocation des terres (déforestation, drainage de tourbières) limiteraient, voire annuleraient, les bénéfices des biocarburants. Par ailleurs, les biocarburants seraient une réponse limitée aux problèmes de l’insécurité des approvisionnements. Les auteurs du rapport préconiseraient d’investir dans des capacités stratégiques de stockage du pétrole, ainsi que dans la biomasse qui offre de meilleures chances de réduire les émissions de GES et pas seulement dans le domaine des transports. Enfin, «  l’effet net sur l’emploi sera insignifiant  ».

 

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10 janvier 2008 4 10 /01 /janvier /2008 20:55

Alors que les réserves pétrolières s’amenuisent, les « hydrates de méthane », mélanges glacés d’eau et de gaz naturel piégés dans le permafrost et les profondeurs océaniques, suscitent un intérêt croissant.

Les réserves de « glace qui brûle » sont en effet au moins deux fois supérieures à l’ensemble des gisements d’hydrocarbures identifiés à ce jour.
Problème : l’ extraction des hydrates de méthane est extrêmement compliquée. Pire : elle est très dangereuse ! Outre les risques d’affaissement géologique, l’exploitation massive de cette glace pourrait entraîner la libération accidentelle dans l’atmosphère d’énormes quantités de méthane, un gaz à effet de serre bien plus puissant que le CO2, et très inflammable.
 

glace.jpg

La « glace qui brûle » !

C’est ainsi que l’on désigne familièrement l’hydrate de méthane, une étrange glace inflammable composée d’eau et de méthane (CH4 ou gaz naturel). Loin d’être une simple curiosité scientifique, cette glace pourrait bien un jour prendre le relais des hydrocarbures traditionnels, dont les jours sont comptés.
En effet, les hydrates de méthane sont tellement abondants dans le permafrost des régions polaires, et surtout, au fond des océans, qu’ils pourraient subvenir aux besoins énergétiques de la planète pour plusieurs siècles.
Selon le groupe Total, les réserves de gaz naturel ainsi piégé - un seul mètre cube de cette glace peut libérer plus de 160 mètres cubes de méthane -, seraient de « 70 à 130 fois supérieures aux réserves prouvées de gaz naturel conventionnel. »
Selon le CNRS, ce seraient pas moins de 10 000 milliards de tonnes de méthane, soit deux fois plus que la capacité énergétique de l’ensemble des gisements de gaz, de pétrole et de charbon identifiés à ce jour, qui giraient ainsi à plusieurs centaines de mètres de profondeur.
Et avec une répartition assez homogène, puisque tous les continents en seraient pourvus.   En Europe, des réserves ont ainsi été décelées en mer Noire, dans le golfe de Cadix ou en mer de Norvège.

De gigantesques tsunamis

De nombreux pays gourmands en énergie fossile, comme les Etats-Unis, et surtout le Japon, dépourvu de tout hydrocarbure, investissent des sommes importantes pour mettre au point les technologies qui permettront un jour de tirer profit de ce pactole. Pour l’instant, sans grand succès. Car la glace qui brûle ne se laisse pas facilement capturer. Stable sous certaines conditions de température et de pression, l’hydrate de méthane fond et libère son précieux contenu à la moindre perturbation, rendant ainsi parfaitement inopérantes les techniques de forage et d’extraction gazière ou pétrolifère usuelles.
Cependant, la flambée des prix du pétrole, qui rend désormais rentable l’onéreuse exploitation des sables bitumineux canadiens (1), pourrait donner un coup de pouce supplémentaire aux recherches.
En France, un laboratoire du CNRS, celui des « procédés en milieu granulaire » de Saint Etienne, expérimente ainsi une technique d’extraction qui consiste à injecter de l’eau chaude en profondeur avant de récupérer le gaz ainsi libéré. 

Des travaux en partie financés par Gaz de France, l’Institut français du pétrole (IFP) et le groupe Total.
Ce dernier se défend cependant d’accorder une grande importance à la glace qui brûle. « Son exploitation est techniquement délicate, et elle est en plus extrêmement risquée : extraire les hydrates de méthane en grande quantité pourrait déstabiliser les couches sédimentaires profondes et provoquer en surface d’immenses tsunamis », rappelle Jean-François Minster, directeur scientifique chez Total.

Le méthane accélère le réchauffement

Car le magot énergétique est aussi une menace pour la planète.
Outre les risques d’affaissement géologique, et le fait que, comme pour tous les hydrocarbures, la combustion du méthane soit une source de pollution, l’exploitation intensive des hydrates de méthane et la déstabilisation incontrôlée de ces derniers pourrait aboutir à des dégazages massifs à la surface de la terre.
Or, le méthane est un gaz aisément inflammable ! Certains scientifiques attribuent d’ailleurs la mystérieuse disparition d’avions dans la zone du « triangle des Bermudes » à leur rencontre explosive avec des nappes de CH4 échappées des profondeurs de l’Atlantique.
Car la libération du méthane des glaces peut se faire de manière « naturelle », par la simple élévation de la température des océans ou du permafrost.
C’est d’ailleurs précisément ce qui est en train de se produire dans les zones polaires, où, en raison du réchauffement climatique, les hydrates de méthane commencent à fondre.
Or, la libération en grande quantité de ce gaz à effet de serre vingt fois plus puissant que le CO2 pourrait contribuer à accélérer encore le réchauffement…et donc à libérer toujours plus de méthane dans l’atmosphère. Un scénario à vous glacer le sang et qui, selon des chercheurs américains, se serait déjà produit par le passé.
Selon eux, le réchauffement climatique survenu il y a 55 millions d’années serait la conséquence directe d’une libération massive de méthane par l’océan Atlantique.

3 janvier 2008, William Bolle

(1) Sables bitumineux : sables enrobés de bitume dont l’extraction et la difficile transformation en pétrole ont timidement démarré après le second choc pétrolier, avant de connaître un véritable boom depuis le franchissement de la barre des 70 dollars par le baril de brut.

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10 janvier 2008 4 10 /01 /janvier /2008 20:45
La conjoncture freinera les matières premières au premier semestre, surtout les métaux, mais l'énergie va rester bien orientée et augmenter de 20% en 2008, selon la banque. 

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Fruit de longues années d'investissements, les opinions de Goldman Sachs sur les matières premières sont très écoutées. Ses prévisions pour 2008 étaient donc attendues avec impatience. Elles sont haussières dans des habits baissiers («Bull in a bear's disguise»), selon sa dernière étude. En ces termes alambiqués, la banque souligne les risques conjoncturels à court terme tout en invitant à souscrire à une tendance prometteuse à plus long terme. Elle révise donc à la hausse ses prévisions de rendement pour quantité de produits, dont le pétrole.

Le pétrole à 105 dollars

Le rendement des produits énergétiques sera spectaculaire, notamment celui du pétrole. Il devrait inciter les investisseurs à accroître leur allocation en «actifs réels». Le cours moyen de l'or noir serait de 95 dollars en 2008 avec une pointe à 105 dollars en fin d'année lorsque la conjoncture américaine aura repris le chemin de la croissance. Les experts anticipent naturellement une baisse au premier semestre sous l'effet de la conjoncture. Mais l'inflation des coûts de production limitera les dégâts. Jeffrey Currie et son équipe observent aussi que les prix actuels du pétrole livré dans cinq ans, bien ancrés autour de 80 dollars, ne fléchissent plus. Un adieu définitif au pétrole bon marché? L'or noir est structurellement poussé à la hausse par l'inflation des coûts de production, les incertitudes technologiques et politiques, selon Goldman Sachs.

L'optimisme énergétique de l'institut est renforcé par la décision de l'OPEP de maintenir inchangés les niveaux de production, alors que bien des analystes s'attendaient à une plus forte ouverture du robinet pétrolier. L'OPEP intègre donc l'essoufflement marqué de la demande. Le ministre arabe de l'Energie communique par exemple qu'il attend une augmentation de la demande de seulement 1 million de barils l'an prochain. Il révise ainsi de 30% à la baisse les prévisions présentées en novembre. Si le marché a pris ses dispositions, le risque de baisse supplémentaire des cours sera mince. La conclusion de Goldman Sachs ne laisse place à aucune équivoque. Il faudra surpondérer l'énergie dans les portefeuilles.

Les métaux industriels sont naturellement plus sensibles aux aléas conjoncturels que l'énergie. La demande décline d'ailleurs depuis plusieurs mois, pénalisée par les marchés américains de la construction et de l'automobile. Mais les stocks sont bas et les perspectives s'éclaircissent progressivement.

Hausse du cuivre et du soja

L'offre des métaux, en forte hausse cette année, va marquer le pas l'an prochain. Ici aussi à long terme, la banque est constructive. Le rendement des métaux a été abaissé de 12 à 10%, mais les analystes recommandent d'acheter le cuivre à travers le contrat de décembre 2008. Tandis que le dollar devrait reprendre des couleurs, les métaux précieux devraient consolider l'année prochaine. L'or devrait valoir quelque 750 dollars l'once dans 12 mois.

Dans les produits agricoles, les experts attendent un rendement de 5% en 2008, avec un horizon très favorable au soja. Les surfaces de production et les stocks devraient en effet décliner, alors que la demande tant alimentaire que pour les biofuels ne décline pas. La consommation chinoise par exemple ne cesse de croître. Enfin, le maïs va renchérir, au contraire du sucre, du café et du cacao.  

Emmanuel Garessus

Samedi 22 décembre 2007  - © Le Temps, 2007

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10 janvier 2008 4 10 /01 /janvier /2008 19:50

La flambée du pétrole pousse à économiser l'énergie ou... acheter du charbon
Il y a 5 jours

PARIS (AFP) — La flambée des prix du pétrole encourage les pays développés à économiser l'énergie, à développer le nucléaire et les énergies renouvelables, mais elle pousse aussi l'Inde et la Chine à recourir plus que jamais au charbon, moins cher mais émetteur de dioxyde de carbone (CO2).

Les prix élevés du pétrole poussent "à plus d'efficacité" énergétique "et incitent les pays consommateurs à investir davantage dans des sources d'énergie alternatives au pétrole", estime l'Agence internationale de l'énergie (AIE).

L'Europe est à cet égard la région du monde la plus performante pour réduire la consommation d'énergie dans sa production de richesses, selon une récente étude de l'Agence française de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie.

Son intensité énergétique - le rapport entre la consommation d'énergie et le PIB - est inférieure de 30% à celle des Etats-Unis, de 40% à celle de la Chine et jusqu'à trois fois inférieure à celle des pays de l'ex-URSS et du Moyen-Orient.

Les pays européens se sont fixés pour objectif d'ici 2020 de porter à 20% la part des énergies renouvelables dans l'énergie consommée, et de réduire de 20% leurs émissions de gaz à effet de serre.

Quant à l'énergie nucléaire, elle suscite un regain d'intérêt dans beaucoup de pays, Etats-Unis en tête, car elle émet très peu de CO2.

Reste que le charbon domine dans la production mondiale d'électricité, dont la demande va doubler d'ici 2030, selon l'AIE.

Le charbon sert à fabriquer 40% de l'électricité dans le monde, devant le gaz (20%), l'hydraulique (16%), l'énergie nucléaire (15%), le pétrole (7%), et les autres énergies renouvelables (2%), selon l'AIE.

La demande en charbon va presque doubler d'ici à 2030, tirée par la Chine et l'Inde, qui en disposent en abondance et en ont besoin pour satisfaire l'insatiable appétit de leur industrie. "En 2006, la Chine a construit l'équivalent de trois centrales à charbon par semaine", note Cédric Philibert, à l'AIE.

Or, "comme les prix du gaz sont indexés sur ceux du pétrole, les producteurs d'électricité se tournent d'abord vers le charbon", explique-t-il.

En kilowatts-heure, "le charbon est nettement moins cher que le gaz ou le pétrole", précise-t-il.

Et construire une centrale nucléaire prend "beaucoup plus de temps que construire une centrale à charbon. Les Etats-Unis ont adopté une loi en faveur du nucléaire en 2005 et construiront peut-être une centrale d'ici 2015, alors qu'on peut construire une centrale à charbon en quatre ans", rappelle Jean-Marie Chevalier, professeur d'économie à l'université de Paris-Dauphine.

Quant aux énergies renouvelables, l'écart entre leur coût et celui du charbon "diminue" mais "quand le vent ne souffle pas pour actionner les éoliennes, il faut autre chose" pour obtenir de l'électricité, note-t-il.

A plus long terme, des prix du pétrole élevés pourraient aussi encourager le développement de carburants liquides à partir de charbon, qui émettent trois fois plus de CO2 que les carburants classiques, selon l'AIE.

Indépendamment du prix, le charbon est aussi plus facile à transporter que le gaz et plus abondant: le monde dispose de 40 ans de réserves en pétrole, 60 ans en gaz et 165 ans en charbon.

Si bien que "le pétrole n'est pas le pire ennemi du climat. C'est plutôt le charbon. Il vaut mieux faire rouler sa voiture au pétrole et capturer le CO2", résume M. Philibert.

 

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